Accueil Vos Photos Liens Commande Suisse Commande Europe

 

Le Portugal

 

L’Algarve

en dehors des sentiers battus

         Octobre en Algarve…. La grande foule de l’été est partie mais les touristes visitent encore cette belle région. Le soleil n’est pas toujours au rendez-vous. Q’importe, en dehors des plages, les découvertes rempliront votre journée. Du pont sur le Guadiana, qui marque la frontière avec l’Espagne, jusque Sagres et la cap St Vincent point le plus à l’ouest de l’Europe, les sites ne manquent pas mais attention aux embouteillages entre Alcantarilha et Sagres ! Le chantier de l’autoroute bat son plein, mais en attendant utilisez des chemins détournés ou armez-vous de patience. Beaucoup de personnes parlent français mais la langue étrangère qui domine est l’anglais.  

         Ici la mer n’est jamais loin. Pour s’en approcher il faut parfois prendre de petites routes qui se terminent au bord d’une plage. Si le bain de mer vous tente, l’eau a une température agréable.

 

      Sillonnez d’est en ouest et arrêtez-vous à Castro Marim, un des plus anciens villages de l’Algarve, sur les rives du Guadiana bordées de vergers et de cultures maraîchères. Un poste de tourisme vous fournira des documentations en français. Romains, Celtes et Arabes ont construit forteresses et châteaux pour défendre les lieux et maintenant on peut y jouir d’une vue magnifique sur le sud de l’Espagne, l’embouchure du Guadiana et le Marécage qui abrite une réserve naturelle de 2089 ha avec salines, marais et lagunes peuplées par 153 espèces d’oiseaux, 439 espèces de plantes de marais et de fleurs sauvages, de mollusques, de poissons, de reptiles, d’amphibiens, de crustacés et de mammifères.

         Poursuivez sur Vila Real de San Antonio. Une jolie petite rue piétonne bordée de lampadaires vous incite au shopping.Comme dans toutes villes et villages portugais, ne manquez pas l’église paroissiale (18ème siècle). Un phare vous rappelle que vous êtes en bordure de mer ; en face de ce phare commence un vaste Parc National planté essentiellement de pins maritimes dans lequel vous pourrez suivre un parcours sportif.

         Votre prochaine étape est la ville de Tavira. Vous arrivez sur un pont et vous contemplez un petit port de plaisance ; une impression vénitienne vous surprend dans cette petite ville où l’eau est partout présente. Montez jusqu’au château et même sur les murs du château pour avoir une vue sur la ville et notamment sur les toits en ciseaux (toits à quatre pans appuyés sur des solives de bois en croix) ; chaque toit recouvre une pièce et c’est là une particularité architecturale de Tavira, ville qui s’enorgueillit d’être la « ville aux mille et une églises ». Près du château, vous verrez déjà deux églises. Quand vous apercevrez le panneau « Moinhos da Rocha », n’hésitez pas ! Suivez-le. Sur plusieurs kilomètres, tout d’abord au bord de l’eau qui à un moment devient rouge, puis au milieu des orangers, des roseaux et enfin sur une route pavée, vous verrez le panneau Pego de Inferno. Passez sur le pont au-dessus de la Ribeira da Asseca et un chemin de terre bordé de vignes vous amènera à une promenade bien aménagée, bien balisée tout en bois rouge, avec des escaliers non dérapant. L’endroit est impressionnant et magnifique avec l’eau de couleur rouge qui descend en cascades au milieu d’une terre tout aussi rouge ; quand vous terminez la descente vous vous retrouvez au bord de l’eau au milieu des pinèdes et des orangers.

         Sur la route vers San Catarina, près de Prego en direction de Malhão vous pourrez visiter l’observatoire astronomique de Tavira après avoir pris rendez-vous au 281 321754.

         Dirigez-vous maintenant vers Olhão, important port de pêche et grand centre de conserverie. Vous passez de l’ancien port au nouveau. Au mois d’août Olhão accueille un festival de fruits de mer.

         Un petit détour par Estoi où le palais est actuellement fermé pour travaux car il va être transformé en Pousada (établissement hôtelier installé dans un édifice historique).

         Tour près de là, les ruines de Milreu (1er et 2ème siècle) vous rappellent l’occupation romaine.

 

         Remontez sur Loulé : vous y trouverez un office de tourisme près du château ; c’est une ville active et la circulation y est dense, surtout dans toutes ses ruelles sinueuses et étroites. Des ruelles piétonnes vous invitent à flâner. Eglise, couvents et chapelles ainsi qu’un musée attendent votre visite.

         En montant vers le nord, arrêtez-vous à Salir où vous serez accueilli chaleureusement à l’office de tourisme ( à l’étage une exposition sur la fête du blé ainsi que toutes les affiches de cette fête); observez les ruines d’un château ; une promenade éclairée de nuit vous permettra de faire une promenade romantique . A la sortie de la ville, ne manquez pas les rouleaux de chêne-liège entassés sur les terrains.

         Pas très loin de là Alte : ici aussi vous trouverez un office de tourisme. Le village est traversé par une rivière. Du pont, vous verrez au bord de l’eau canards, poules et dindons ; suivez les panneaux jusqu’à Fonte Grande où vous découvrirez bassins, lavoirs et endroits de pique-nique. Les rues d’Alte sont étroites et pentues et à un carrefour pentu lui aussi se dresse l’Igreja Matriz, église où l’on sent l’influence mauresque qui a tant marqué cette région. « L’esparto » sorte de jonc sauvage a marqué la vie économique de cette région avec la fabrication de cordes, filets, sacs, paniers …

         Du haut d’Alte, on a une vue sur les nouvelles plantations d’oliviers sur une des collines environnantes. Un hôtel restaurant vous offre cette magnifique vue sur la région si vous y séjournez.

         En descendant sur Albufeira, faites un arrêt à Paderne. Une petite route vous amènera jusqu’au château de Paderne. Vous passerez d’abord devant la fontaine de Paderne où il y a une place de pique-nique puis vous traverserez des vergers où les orangers foisonnent avant d’arriver à un ancien petit moulin à eau. La petite retenue d’eau est le début d’une promenade pédestre qui vous conduira aux ruines du château. En ville vous remarquerez un très grand domaine agricole : Casa Agricola Boavista et Madalena de Antonio de Libano Correira.

         C’est une région de cultures fruitières avec des oranges, des grenades, des olives et aussi des vignes notamment aux abords de la commune de Purgatorio.

         Poursuivez vers l’ouest et notez à Alcantarilha  la présence d’une maison du tourisme rural (TR); celle-ci est très bien fléchée. Vous en verrez d’autres dans la région ainsi que des maisons Agrotourisme (AT) où les touristes participent parfois aux travaux de l’exploitation agricole.

         Prenez la route de Silvès qui fut autrefois capitale de l’Algarve. Un office de tourisme se trouve dans la ville basse. Les remparts crénelés de couleur rouge dominent la ville. L’histoire récente de Silvès a été marquée par l’écorce. Arrêtez-vous à la fabrique de liège : elle date du 19ème siècle et la crise des années 40 a entraîné sa décadence ; aujourd’hui, elle est aménagée en centre culturel et une exposition vous explique le travail qui transforme l’écorce en bouchon ; de nombreux restaurants et autres lieux de réception occupent les autres anciens bâtiments de cette fabrique. En haut de la ville le château le plus grand d’Algarve et ses remparts vous feront découvrir le plus beau monument militaire de l’époque islamique. Près de là, le musée municipal d’archéologie de Silvès présente de nombreuses pièces archéologiques de la région et surtout un réservoir d’eau, en grès de Silvès, de 4m de diamètre et de 18m de profondeur entouré d’un escalier en colimaçon présentant plusieurs niches d’ou l’on pouvait accéder à l’eau selon son niveau et datant des 12ème et 13ème siècles.

         Toujours plus au nord dirigez-vous vers Monchique ; faîtes une halte à Caldas de Monchique, station thermale à l’air franchement rétro ; admirez les lampadaires qui bordent les rues. Depuis Monchique grimpez à Foia (902m) ; si le temps le permet, la vue est magnifique, sinon rassasiez-vous de la merveilleuse odeur des eucalyptus qui bordent la route qui mène à Foia.

         Prenez la direction d’Aljezur via Marmelete. A l’entrée d’Aljezur un office de tourisme vous remettra des documents ne français. Des ruelles sinueuses et étroites vous conduiront au château édifié sur un promontoire qui surplombe la rivière.

         Suivez la route qui mène à Vila Do Bispo : l’église paroissiale possède une nef centrale revêtue d’azulejos bleus décorés d’aiguières et de dauphins ; si vous avez de la chance, la porte ne sera pas cadenassée et vous pourrez les admirer.

         Si vous avez une bonne voiture, ayez l’esprit aventurier ! Prenez le chemin de Torre de Aspa : sur une colline les ruines d’une tour de guet et une vue magnifique. Restez sur les chemins, soyez téméraires… . Fiez vous à votre instinct ou prenez une boussole ; direction sud, une  ferme isolée et enfin bientôt la route qui mène au Cap Saint-Vincent, pointe extrême de l’Occident. C’est le lieu de passage obligé des navires à destination de la Méditerranée. Un peu avant d’arriver au phare arrêtez-vous à la forteresse de Beliche ; une petite Pousada,avec quelques chambres et un restaurant y est installée ; le point de vue est magnifique. Si vous décidez de dormir là, demandez la chambre 4 : panorama imprenable ! (Tél. : 282 624124). La route se termine à la forteresse du Cap St Vincent et à l’intérieur de celle-ci se trouve un ancien couvent et un phare, un des plus puissants d’Europe. Approchez vous du bord de la falaise et admirez la mer déchaînée qui vient s’engouffrer dans les crevasses faisant jaillir des nuages d’écume.

         Partez sur Sagres : la Vila do Infante et la forteresse qui la protégeait, fondées par Henri le Navigateur, furent détruites et pillées par Francis Drake, le corsaire. Il est possible de visiter cette forteresse qui a été réparée aux 17ème et 18ème siècle, l’église qui est à l’intérieur ainsi qu’un centre d’expositions. L’esprit des grandes découvertes maritimes habite encore ces lieux. A Sagres vous pourrez loger dans une Pousada régionale. En dessous de Sagres, Baleeira, abrite dans une anse bien protégée un charmant petit port de pêche.

 

         Revenez tranquillement vers Faro où se terminera le périple. Un petit détour par Lagos et sa marina où vous pourrez choisir de vous embarquer pour une promenade en mer. Prenez la route de Bensafrim où vous pourrez découvrir dans les environs le parc zoologique de Lagos. Poursuivez en direction du Barrage de Bravura ; c’est une région très vallonnée, la terre est noire, le lac suit la courbe des montagnes ; l’ensemble est magnifique. De nombreux chemins sillonnent la région, et on peut la visiter à pied ou à cheval. Redescendez sur Odiaxere où vous verrez un joli moulin puis de nouveau quittez les sentiers battus pour voir la Nécropole  Mégalithique.

En retournant vers Portimão, vous trouverez une cave à visiter ; en effet, beaucoup de vignes ça et là en Algarve donnent l’impression d’être abandonnées et peu de vins de la région sont inscrits au menu des restaurants. Ici cave se dit Adega ou Quinta ; entrez donc dans l’Adega do Morgado da Torre, Sitio da Penina, 8500 Portimão (Tél. : 282 476 866 ou 969 033 243). Ici les vignes sont soigneusement entretenues. João O’Neill Mendes, 39ans, est un viticulteur de la nouvelle génération, qui se consacre avec passion à son travail. Il se dit d’ailleurs agriculteur car il cultive aussi des oranges, des citrons, du maïs. Il exploite 1160ha de cépages rouges et 30ha de cépages blancs. Il pratique la production intégrée. Les cépages blancs sont l’Arinto, vieux cépage portugais qui donne un vin léger, frais et le Roupeiro, originaire de l’Alentejo qui donne un vin fruité et délicat ; les cépages rouges sont le Castelão (ou Periquita), vieux cépage originaire du Portugal qui donne un vin rouge très puissant, le Negra-Mole, typique de l’Algarve, le Trincadeira, cultivé dans tout le sud du Portugal, le Cabernet-Sauvignon, le Shyrah, le Tempranillo (ou Aragonez), vieux cépage espagnol qui donne un vin au bouquet fruité et le Touriga Nacional, cépage utilisé pour les portos millésimés qui donne un vin fruité et puissant. João Mendes a débuté en 1999. En Algarve, il ne se fait pas de vin de garde ; cela se fait seulement dans la région de Porto.

         La Quinta do Morgado da Torre produit un vin blanc régional et un vin rouge régional le « Barrocal » et un vin blanc DOC (équivalent de notre AOC) et un vin rouge DOC « Tapada da Torre » ; 90% de la production est en rouge pour un total d’environ 30000 bouteilles. Quand vous entrez dans la cave, au départ vous ne voyez que des objets classiques : cuves en inox, barriques et tout à coup votre attention est attirée  par de grandes jarres en terre de 600l et de 1500l ; João Mendes, en tant que jeune viticulteur, fait des expériences, notamment celle de mettre le vin après quelques jours de cuve dans des jarres, selon la technique romaine ; les jarres étant poreuses, il ne garde pas le vin plus de six mois à l’intérieur. D’après lui, cela donne un vin léger. Il vinifie aussi en barrique : il utilise des barriques de chêne (venant de France, des Etats-Unis, de Hongrie ou du Portugal) ou de châtaignier (il y a beaucoup de châtaigniers au nord du Portugal).

         Si certains au Portugal font des vins monocépages, João Mendes fait des vins d’assemblage. Cependant nous avons dégusté quelques vins des vendanges 2002 au sortir de la cuve et non encore assemblés. Le Trincadeira 2002 a encore le nez et la bouche de la grappe, il a une bonne tenue et est très onctueux. Le Touriga Nacional 2002 a une robe rouge carmin, un nez de griottes et beaucoup de tanin ; d’après João Mendes, c’est le meilleur cépage portugais. Le Tempranillo 2002 a un nez animal, cuir musc et un fort degré de tanin ; c’est plus un vin de garde. Nous avons ensuite dégusté un assemblage de Cabernet-Sauvignon (80%) de Trincadeira et de Castelão : il a peu de bouquet, le Cabernet domine et il a besoin de passer en barrique. Mais devant le travail passionné de ce viticulteur, il n’y a pas à avoir de doute sur de bons résultats dans les années à venir.

         En reprenant la route, après Lagoa (où vous pourrez voir une coopérative viticole sur le bord de la 125), cherchez Caramujera, village indiqué avec une petite grappe ; pour trouver une cave ….. difficile et c’est surtout une impression de tourner en rond sans avoir bu ; vous trouverez cependant une cave ou plutôt un chai où vous pourrez acheter un vin de table honnête qui ne vous fera pas mal à la tête. Retour sur la nationale à Porches, pays de la poterie : jarres, pots, chevaux… vous trouverez tout ce qui peut se faire en terre cuite.

         Et pour vous détendre, après le vin, goûtez à l’eau de mer à Praia Grande par exemple et admirez ces rochers faits de sable et coquillages agglomérés.  

         Régalez-vous de poissons, de sardines et surtout de «cataplana  de mariscos» (fruits de mer ou poissons cuisinés dans un récipient spécial), de douceurs à base d’amandes et de figues aussi bien en pâtisserie qu’en liqueur, d’eau de vie d’arbouse sans oublier les fromages régionaux à base de lait de vache et de chèvre.

( Juin 2004 )

(Photos et Texte Alain Barrière)

 

 Renseignements pratiques :

    

Accueil Vos Photos Liens Commande Suisse Commande Europe

  © Copyright Photos et Textes Altour – CP 88 – 1951 - Sion (SUISSE) Email: boum.info@romandie.com